Awa-Nana Daboya, présidente du HCRRUN
Awa-Nana Daboya, présidente du HCRRUN

Le processus de réparations des victimes des violences politiques au Togo est officiellement lancé ce vendredi 24 avril 2016. Conformément aux recommandations de la CVJR, ce processus concerne les victimes des violences entre 1958 et 2015. Le HCRRUN en charge de ce processus de réparation adopte une démarche en trois étapes.

Le Haut commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) démarre officiellement le processus de réparations des victimes des violences politiques au Togo entre 1958 à 2005. 2.2415 victimes sont concernées par ce programme. Mais, la réparation se déroulera en trois phases. D’abord les victimes de 2005, ensuite celles de 1963 à 2005 et enfin les victimes de 1958 à 1962. Le HCRRUN adopte cette démarche pour répondre au plus pressant. La période de 2005 aura connu le plus grand nombre de victimes, 7075. « Le HCRRUN donne priorité à cette phase dont les souvenirs sont encore douloureux et récents », a tenu a précisé la présidente de l’institution.

« Le HCRRUN émet le veux que les victimes trouvent dans les réparations, la foi,  la force, et les motifs nécessaires pour reprendre leurs places dans la communauté nationale et apporter leur part à l’émergence d’un pays apaisé…», a souhaité Awa-Nana Daboya, présidente du HCRRUN, car, cette réparation reste symbolique. Et pour y arriver, tous les citoyens devraient démontrer aux victimes leur préoccupation pour la fin des stigmates.

L’Etat en tant que entité doit s’y investir. Le chef du gouvernement, Komi Klassou Sélom a pour sa part réaffirmé la volonté du gouvernement à œuvrer pour une réelle réconciliation au Togo. Jeudi, en conseil des ministres, un fonds spécial pour les réparations a été créé. La décision prise à la veille du lancement du processus de réparations est un signe d’engagement de donner au HCRRUN les moyens de sa mission afin que les Togolais et Togolaises tournent résolument les pages sombres de l’histoire pour regarder ensemble, de manière plus sereine l’avenir. Si le chef de gouvernement a invité les victimes à pardonner, il a aussi réitéré toutes les composantes de la nation à veiller pour que les violences à caractère politique ne se reproduisent plus au Togo.

Kara, Atakpamé et Lomé seront les trois grands pôles de l’opération d’indemnisations. La première tranche de fonds mise à la disposition du HCRRUN est de 2 milliards de francs CFA. Ce fond servira à prendre essentiellement en charge 2.475 victimes dont les préjudices s’élèvent à moins de un million, de même que 126 cas urgents jugés vulnérables.

L’indemnisation proprement dite dont le processus est lancé ce vendredi sera précédée d’une tournée nationale d’information et d’une semaine de prière pour la purification du pays.

Carlos TOBIAS