La première session des Assises de Lomé s’est ouverte ce lundi, 2 juin 2014 à Lomé. Cette session qui va connaître des affaires de crimes, de trafics de drogue et autres affaires de mœurs va durer quatre semaines.

Une quarantaine de dossiers vont être jugés durant les quatre semaines d’audience. Les magistrats ont accepté prolonger les audiences jusqu’à quatre semaines, dans le but de permettre aux détenus qui attendent de passer devant la cour, afin de connaître leur sort. Une décision qui devrait permettre d’améliorer les conditions de détention et qui veut respecter l’esprit des textes -article 19 de la constitution ; qui voudrait que les détenus soit jugés dans un délai raisonnable-. « Une détention trop longue devient arbitraire », a souligné le président de la Cour d’Appel,  Olivier Yaovi Sronvie.

Pour cette première session, une quarantaine de dossiers seront jugés. A en croire le président de la Cour d’Appel de Lomé, les affaires de trafics de drogues ont diminué ; ce qui signifie que la lutte contre le trafic des stupéfiants porte ces fruits.

Et pour sa part, le procureur général, Gnambi Garba, du haut de la tribune, à l’ouverture de cette session, a invité le pouvoir public à réfléchir au problème criminel au Togo. Selon l’avocat général,  les condamnations ne semblent pas porter leur fruit, dissuader les éventuels candidats à ces actes, puisque, poursuivra-t-il, le nombre de cas augmente d’année en année. Gnambi Garba a, le temps de son discours, appelé à une réflexion sur les causes de ces actes, afin de trouver une solution plus efficace à la criminalité. « Ça ne sert à rien d’attendre que des crimes soient commis pour condamner après », va-t-il ajouté.

************

« C’est mon dieu qui m’a dit de tuer mon beau-frère », Adonou Komlan, condamné pour homicide volontaire

La première affaire jugée aussitôt l’ouverture opposait le ministère public au sieur Adonou Komlan. Il a été reconnu coupable du meurtre de son beau—frère, des faits commis le 14 septembre 2003 à Gapé Zogbédji. Le prévenu a écopé de trente ans de réclusion criminelle. Pour son avocat, Me. Hounakey Akakpo, c’est une peine sévère. Le condamné était sous l’emprise de la drogue au moment des faits, soutient-il. Mais if faut signaler que l’accusé, loin de regretter son crime, a plutôt déclaré que c’était une mission divine, avant de demander au procureur général de lui permettre de le prouver, en lui autorisant de tester « son pouvoir » sur un autre individu qu’on voudrait bien lui remettre, séance tenante. Une déclaration qui a laissé plus d’un perplexe.

C’est cette ambiance contrastée de rire et de peine qui régnera durant les quatre prochaines semaines à la cour d’appel de Lomé.

Récapitulatif des dossiers inscrits au rôle :

  • 11 affaires d’homicides volontaires
  • 6 affaires de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention d’homicide
  • 2 affaires sur homicide volontaire, vol qualifié et regroupement de malfaiteurs
  • 1 affaire sur homicide volontaire et tentative de viol
  • 6 affaires sur le viol
  • 5 affaires sur la pédophilie
  • 1 affaire sur l’avortement mortel
  • 1 affaire sur la destruction volontaire
  • 3 affaires sur le trafic international de cocaïne

 

Carlos T.