Des Togolais manifestant au Canada en 2019

‘‘FAURE MUST GO ! FAURE MUST GO !’’ Ce bout de phrase était entre autres les slogans de revendication scandés, ce samedi 07 octobre 2017, à Montréal par les Togolais qui résident dans la métropole québécoise (Canada). Une marche qui fait échos à la situation socio-politique que vie le Togo.  

Manifestation politique
Manifestation ce weekend de togolais vivant à Montréal

Encadrée par la police de la Ville de Montréal, sur l’itinéraire tracé pour leur manifestation (ndlr : départ Hôtel de ville de Montréal, 275 rue Notre-Dame Est ; arrivée place Emilie Gamelin, 1500 Rue Berri), la communauté togolaise était dans la rue pour manifester son désaveu du régime au pouvoir.  Sous la pluie qui arrosait en cette journée, la ville, trois générations de togolais exprimaient son inquiétude sur la situation socio-politique de leur pays d’origine. Ils dénoncent, notamment, un règne de 50 ans de pouvoir de père en fils sous un « régime arbitraire et dictatorial », les violences que subissent leurs parents qui protestent et réclament la démocratie au Togo.

Lassé donc de « subir la famille Gnassingbé et ses acolytes », la diaspora togolaise veut, et ce à dans le prolongement des manifestations qui se tiennent au Togo, la fin de ce dictat : « le Togo n’est pas une monarchie ! 50 ans de pouvoir ça suffit ! Faure doit partir ! A bas la dictature ! », Scandait-elle. Elle réclame aussi le droit de vote pour les Togolais de l’étranger. Les manifestants ont aussi exprimé leur frustration vis-à-vis de la CEDEAO qu’elle accuse de soutenir le régime en place.

Le Togo et sa ‘‘démocratie’’

Le Togo est sous la domination du même régime politique depuis le 13 janvier 1967 et le coup de force qui a porté le militaire Gnassingbé Eyadema au pouvoir. En 1992, en écho au discours de Baule (20 juin 1990), le peuple togolais s’est prononcé en faveur d’un régime démocratique avec l’adoption d’une constitution. Mais fort d’une armée prétorienne, le Général Gnassingbé Eyadema confisque le pouvoir à la suite d’élections aux contours rocambolesques. A son décès, 5 février 2005, par une tour de passe-passe ahurissant, son fils Faure Gnassingbé accède au pouvoir à la suite d’un énième ‘‘toilettage’’ de la constitution. Des règnes entachés par de nombreuses violations des Droits de l’Homme et autres tueries mentionnés dans divers rapports internationaux. Les divers accords politiques négociés et signés  avec l’opposition n’ont, pour les plus importants, jamais été appliqués.

Retour à l’ordre constitutionnel

Depuis, l’opposition togolaise réclame un retour à un mode du scrutin présidentiel à deux (2) tours, à la réhabilitation de la constitution de 1992. En plus donc du retour à l’ordre constitutionnel qu’ils réclament, les manifestants exigent la fin du régime héréditaire Gnassingbé. Ce qui implique donc que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, ne se présente plus à la prochaine élection présidentielle.

« Pour un peuple, a dit Euripide, il n’est rien de pire qu’un tyran. Sous ce régime pas de lois faites pour tous. Un seul homme gouverne et la loi c’est sa chose. » A chaque peuple de savoir où il se situe par rapport à ses gouvernants.

Ben KADE, depuis Montréal