Louise Mushikiwabo . Photo: ©Karen MinasyanOIF
Louise Mushikiwabo . Photo: ©Karen MinasyanOIF

Sans surprise, la diplomate rwandaise Louise Mushikiwabo est devenue depuis vendredi, la nouvelle Secrétaire générale de la Francophonie. C’est une confirmation de ce qu’ont décidé dans les couloirs diplomatiques les chefs d’Etat et de gouvernement. Pour quelle Francophonie sera-t-elle l’ouvrière ?

Francophonie des peuples ! C’est le vœu émis par plusieurs critiques à la veille du sommet d’Erevan. La société civile, quant à elle, souhaite une confirmation de la Francophonie politique que défendait la secrétaire générale sortante Miachaël Jean. Parvenue la tête de l’organisation grâce à un lobbying diplomatique mené par la France, pour quelle Francophonie la diplomate rwandaise travaillera-t-elle ?

C’est maintenant que Louis Mushikiwabo se posera les réelles questions. Elle qui, selon ses proches, sait trouver des solutions concrètes aux problèmes réussira-t-elle à réformer l’organisation ? En  prenant la tête de l’OIF, elle n’a annoncé aucun projet d’envergure, se contentant de parler au passage de réorientation. Si Louis Mushikiwabo se consacre uniquement au service des Etats, elle aura sans doute les peuples ; la société civile notamment sur son dos. Se rapprocher davantage de ces derniers, la ferait certainement subir le même sort que sa précédente, taxée de trop conduire la Francophonie sur le terrain politique.

La Francophonie politique et des peuples, c’est celle que l’on veut plus proche de la justice sociale, de la démocratie et de l’Etat de droit. Celle qui œuvre pour la liberté d’expression et le respect des libertés publiques et individuelles. C’est aussi la Francophonie qui va au-delà des considérations linguistiques pour accepter toutes les contradictions et débat d’idée. Michaëlle Jean, la Secrétaire générale sortante, lors de l’ouverture du 17è sommet, avait déploré que le fait que « l’histoire nous apprend que nous n’apprenons pas de notre histoire ».

Ce sont sur ces premiers mots de Louis Mushikiwabo comme Secrétaire générale de l’OIF : « je travaillerai pour vous tous, je viendrai vers vous tous » que l’histoire la jugera. On saura alors pour quelle Francophonie elle aura opté.