Plus que heures avant la clôture de la deuxième édition de la foire made in Togo couplée avec les premières rencontres nationales du numérique et des objets connectés.  Cette foire est aussi une opportunité de découvrir de nouveaux talents du numérique au Togo. Parmi eux, la solution « Maji » qui met au point  un outil connecté pour la détection de la qualité de l’eau. Dans cet entretien, l’un des concepteurs nous livre l’enjeu de cette solution.

Jean du Christ Ali présentant la solution ''Maji'' à la ministre du commerce du Togo à l'ouverture de la foire Made In Togo
Jean du Christ Ali présentant la solution  »Maji » à la ministre du commerce du Togo à l’ouverture de la foire Made In Togo

Full-news : Jean du Christ Ali, vous êtes  co-fondateur et Directeur de « Maji technologies ». Vous avez mis en place un outil connecté pour détecter la qualité de l’eau. Vous en dites plus ?

L’appareil développé s’appelle  « maji »  et maji, c’est la traduction de l’eau en swahili. C’est un dispositif qui permet de détecter si l’eau est potable, et de faire des cartes de zones d’accès à l’eau potable dans une région.

Il s’agit d’un prototype avec des objets de tous les jours. Comment vous est venue l’idée ?

Il y a environ deux ans, j’ai participé à un atelier sur les maladies liées à l’eau. Au terme de cette formation, j’ai poussé la réflexion pour savoir qu’est-ce que je pouvais apporter afin que plus personne ne meurt à cause des maladies liées à l’eau. Etant donné que ces maladies hydriques viennent de la consommation de l’eau non potable, je me suis dit pourquoi ne pas créer un dispositif qui détecte si l’eau est bonne ou non.

Le concept est intéressant mais vous avez surement dû suivre une formation pour acquérir des connaissances dans ce domaine. Pouvez-vous  nous retracer un peu votre parcours ?

Je suis sociologue de formation. Evidement vous me direz que ça n’a rien avoir avec la technologie mais je suis un passionné, un as des objets connectés et de tous ce qui est numérique. Parallèlement à mes études, je fais aussi de la programmation et du code. En poursuivant dans cette optique, le dispositif maji est né à l’initiative du LabFrancophone, un concours organisé en mai 2017 par la francophonie et dont le thème portait sur « les objets connectés au service du développement durable ». J’ai travaillé avec trois amis sur le projet pour finalement atteindre la deuxième place du podium.

Les avantages que peuvent fournir maji semblent nombreux et la foire Made in Togo semble être une très belle opportunité pour la visibilité de cet appareil. Alors d’ici combien de temps avant la phase de commercialisation?

Il faut noter qu’après ce concours nous allons bientôt entrer en incubation. C’est déjà l’un des avantages d’être lauréat du concours. Donc pendant 1 an environ nous serons formés sur comment développer le produit avec les matériaux sophistiqués, comment gérer son entreprise et comment établir un business modèle. Et au terme de ces douze mois, où nous allons travailler à fond sur le prototype, on espère sortir un produit en bonne et due forme.

D’ores et déjà, quels sont les difficultés que vous avez rencontré lors de la conception de ce prototype ?

Par exemple les capteurs qui effectuent les analyses sont vendus deux à trois fois leurs valeurs à Lomé ; c’est pour cela que la plupart des composants de ce dispositif, nous les avons commandés en ligne. L’eau aussi est une matière vraiment complexe donc il nous faut l’étudier, faire des analyses afin de savoir quel capteur utiliser. Il y a donc un souci de collaboration dans la collecte de ces informations mais nous travaillons avec le laboratoire chimique de l’eau de l’Université de Lomé et le Woelab. C’est déjà un bon début.

Votre présence sur la deuxième édition de la foire Made in Togo est surement justifiée. Alors au sortir de ce grand rendez-vous forain de la promotion du savoir-faire togolais, quelles sont vos attentes ?

Tout d’abord la foire c’est une aubaine qu’on a voulu saisir pour faire la promotion de cet appareil et du projet. Ensuite nous sommes à la recherche de partenaires que ce soit financiers ou techniques afin qu’ils puissent nous accompagner dans cette optique. Donc au sortir de cette foire j’entends évidement repartir avec un gros carnet d’adresses, remplis d’éventuels partenaires et pourquoi pas travailler ensemble sur le long terme.