Les responsables du front Togo Debout au lancement du mouvement à Lomé
Les responsables du front Togo Debout au lancement du mouvement à Lomé

Les organisations de la société civile togolaise prennent, disent-elles, «le parti du peuple et de la justice sociale» dans un Togo en carence des droits humains, selon un bilan résumé mais alarmant qu’elles dressent. A travers une sortie médiatique, les OSC ont lancé le mouvement « TOGO DEBOUT », un mouvement citoyen aux allures de «Y en a marre» au Sénégal ou de «Balai Citoyen » au Burkina-Faso comme on en a connu.

Déjà constitué de plus d’une dizaine d’organisations de la société civile, Togo Debout reste ouvert à de nouvelles adhésions pour faire un front solide, face à un Etat Togolais qui s’illustre en une « réalité répressive et menaçante pour les populations» conformément aux termes de leur communiqué. «

De 2005 à nos jours, les OSC ont noté des « brimades et du mépris» face à chaque mouvement revendicatif, qu’il soit de l’opposition ou des syndicats ou de quelque origine. Le gouvernement a toujours posé un refus voilé à la liberté d’expression à l’affût de pertes en vies humaines sous les balles d’une armée censée être républicaine.

Les OSC citent quelques cas : « A Kara, des milices se réclamant du pouvoir et agissant à visage découvert ont empêché tout attroupement, exercé des violences et voie de fait et proféré des menaces… Avril 2013, une manifestation des élèves entraine la mort de deux d’entre eux ; Anselme Gouyano Sinandare, 12 ans, mort après avoir reçu deux balles dans le dos et Sinalengue Douti, 21 ans, mort des suites d’une contusion provoquée par les coups de crosse d’un policier au cours de la manifestation» entre autres.

Cérémonie de lancement de Togo Debout
Cérémonie de lancement de Togo Debout

TOGO DEBOUT, estime que les revendications de l’opposition ne sont pas en fait un fardeau à la seule opposition, mais « une soif cruelle et générale de justice sociale accentuée née de 50 ans d’un règne sans regard sur la volonté du peuple. »

S’il choisit la neutralité, estime-t-il, ce serait faire preuve de caution en faveur de l’oppresseur selon la maxime de l’archevêque sud-africain Desmond Tutu. Alors, TOGO DEBOUT, convaincu tout comme la conférence épiscopale du Togo que les revendications du peuple sont plus que légitimes, constatant que tous les secteurs de la vie socio-politique et économique du Togo sont minés de difficultés sans espoir d’un lendemain meilleur, il compte se ranger du côté de nouveaux appels à manifester avec d’autres stratégies qui peuvent contraindre le gouvernement à revoir se carte.

Toujours dans son communiqué, TOGO DEBOUT martèle que depuis 2005 : « Les paysans produisent sans que leur travail ne leur permette de nourrir leurs familles alors que les ressources minières du pays sont exploitées sans retenues ; les revenues des salariés ne progressent pas en relation avec la hausse du coût de la vie ; la scolarisation des enfants pose problème dans un système éducatifs public en pleine déliquescence; les formations sanitaires publiques ne disposent pas du minimum indispensable pour prendre en charge les patients… »

Sur ce, les OSC au sein de ce mouvement citoyen ne veulent plus être des observateurs, rédacteurs de rapports et communiqués de condamnations, alors disent-ils :
« Nous lançons un appel solennel à toutes les OSC, à tous les citoyens à se joindre à ce front républicain pour défendre la Terre de nos Aïeux»

Alo Lémou