Une conférence de presse a réuni les acteurs impliqués dans la lutte contre les drogues, la société civile et les représentants des médias publics et privés, mardi à Lomé. L’objectif de cette rencontre organisé par l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE) était de promouvoir et de sensibiliser les acteurs de la société civile sur la prise en charge des personnes en relation avec les drogues, facteur garantissant la réduction des décès liés aux drogues.
Cette conférence de presse se situait dans le cadre de la 4ème Journée mondiale de prise en charge des personnes en relation avec les drogues. « Les pays de l’Afrique de l’Ouest sont des cibles des trafiquants de drogues pour convoyer leurs marchandises vers les pays européens et d’Amérique. Un choix bien visé dû à une faiblesse institutionnelle et à la pauvreté ambiante qui règne dans la sous-région. Des maux auxquels s’ajoute la corruption. Ce qui fait de l’Afrique de l’Ouest, une plaque tournante du trafic de drogue depuis les années 1990 », a expliqué AwalKassim MAMAK, Chef Division des Opérations à l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment (ORCTIDB).
Les problèmes liés aux drogues se sont accentués au Togo depuis presque deux décennies. Selon les résultats fournis par l’OCRTIDB, en 2014, 269kg de cocaïne ont été saisies, 509kg de cannabis saisis au cours de la même année et en 2014, 7420kg. Une augmentation rapide en termes de circulation et de consommation du cannabis au Togo.
Selon AwalKassim MAMAK, « La mise sur le marché de la drogue est un facteur qui nuit non aux consommateurs mais aussi, reste un facteur qui a des répercussions sur l’économie nationale». Les personnes en relation avec les drogues constituent un danger public, source d’un climat d’insécurité totale. Elles sont des mains d’œuvres en moins pour la contribution au développement du pays et leur prise en charge touche également le trésor public.
Pour lutter contre ce phénomène, des mesures législatives et institutionnelles ont été prises notamment la ratification de toutes les conventions des nations-unies contre le trafic illicite des drogues, des lois spécifiques anti-drogue, la création d’institution anti-drogue.
Au Togo, les efforts du gouvernement ont permis la mise en place d’une Agence Nationale de Renseignement ; un Comité National Anti-Drogue (CNAT) qui est l’organe de coordination sur le plan national de la lutte contre les drogues, la prise en charge et l’insertion des personnes…, pour lutter efficacement contre l’usage et la circulation des drogues dans le pays.
Mis à part les drogues, le Togo constitue un point de transit du trafic d’espèce animalier (ivoires, pitons, tortues, écailles de pangolins…).
Les participants à la conférence ont été édifiés sur une prise de conscience du phénomène et leur implication dans l’atteinte des objectifs du pays, celui de lutter contre les drogues sous toutes leurs formes.
Serge TASTOME
