Lomé, la capitale togolaise accueille du 8 au 10 août, le forum AGOA. Une rencontre d’opérateurs économiques des Etats-Unis avec ceux de l’Afrique. C’est un rendez-vous primordial pour les opérateurs économiques du Sud qui devront se bousculer pour décrocher des accords et partenariats avec leurs homologues américains. Ces derniers de leur côté resteront attentif au marché togolais mais aussi africain. Nous vous proposons ici une tribune de l’ambassadeur américain dont le pays a activement accompagné le Togo dans l’organisation de ce forum.

 

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AGOA : Lomé accueille le Forum 2017 dans une semaine

David Gilmour, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Togo

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Lomé le 1er aout 2017

 

David Gilmour (State Department Photo)
David Gilmour
(State Department Photo)

« L’Afrique est un continent d’opportunités ! » Cette déclaration faite par le président Donald Trump plus tôt cette année cristallise le consensus qui s’est dégagé aux États-Unis et dans le monde au cours du dernier quart de siècle en ce qui concerne le potentiel économique de l’Afrique. Les chiffres le confirment. Au cours de la dernière décennie, l’Afrique subsaharienne abritait six des dix économies les plus dynamiques du monde. Au cours des cinq prochaines années, le PIB de la région devrait augmenter de 30% plus rapidement que celui du reste du monde.

En conséquence, «Le commerce, et non l’aide», est le message qui a été promu par les administrations américaines successives et par les Africains eux-mêmes. Autrement dit, plus les nations africaines s’associeront aux entreprises américaines, mieux seront les États-Unis et l’Afrique.

Rien de mieux ne symbolise l’engagement du gouvernement des États-Unis à réaliser cette vision que l’AfricanGrowth and OpportunityAct, la Loi sur la Croissance et les Opportunités Economiques en Afrique (AGOA). Passé par le congrès des États-Unis en 2000, AGOA aide les pays éligibles à diversifier leurs exportations vers les États-Unis, créant des emplois et une croissance économique inclusive en Afrique et aux États-Unis, en offrant un accès en franchise au marché américain. Les résultats ont été étonnants. Depuis la mise en œuvre de l’AGOA, le commerce total entre l’Afrique et les États-Unis a augmenté de près de 10 milliards de dollars.

Dans le cadre du programme AGOA, un forum se tient chaque année (en alternance entre les États-Unis et un pays d’Afrique subsaharienne) pour discuter des moyens de renforcer la mise en œuvre de la loi et d’accroître la coopération économique en général. Cette année, en reconnaissant de son rôle de plus en plus important en tant que centre économique régional et acteur des affaires internationales, le Togo accueillera le Forum AGOA 2017. Sous le thème « Les Etats-Unis et l’Afrique: Partenariat pour la prospérité par le commerce », le Forum rassemblera de hauts fonctionnaires des États-Unis et 38 pays éligibles à l’AGOA en Afrique subsaharienne, pour discuter des moyens de renforcer la coopération économique et le commerce entre les États-Unis et Afrique.

Le forum représente une opportunité incroyable pour Lomé d’améliorer ses relations commerciales avec Washington, D.C.  Ce commerce profitera à nos deux pays. Pour voir comment, il ne faut pas chercher plus loin que l’exemple d’Alafia. Alaffia est une société qui transforme des noix de karité rassemblées au Togo en produits de beauté et de santé vendus dans des magasins à travers les États-Unis. Alaffia emploie des milliers de personnes au Togo et plus d’une centaine dans son usine aux États-Unis. Ses ventes annuelles sont supérieures à 20 millions de dollars, soit un peu plus de11 milliard FCFA.

Je crois qu’il existe de nombreuses entreprises au Togo qui sont prêtes à suivre les traces d’Alaffia. Les États-Unis sont le plus grand marché de consommation au monde et les entrepreneurs et les propriétaires d’entreprises togolaises peuvent en bénéficier à un degré extraordinaire, grâce au commerce accru avec les États-Unis.Mais pour ce faire, le Togo doit continuer à travailler dur pour améliorer les conditions commerciales au profit du secteur privé. Des réformes sont nécessaires, en particulier dans les domaines des télécommunications et des titres fonciers. Grâce à la Millennium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement des États-Unis, nous lançons un programme cette année pour mettre en œuvre des réformes importantes dans ces domaines, ce qui améliorera la productivité de l’économie et la confiance des investisseurs.

Des institutions démocratiques fortes sont également nécessaires à la croissance économique et à l’attrait des investisseurs. Par conséquent, les États-Unis exhortent le Togo à poursuivre ses efforts pour renforcer l’état de droit, réduire la corruption, accroître la transparence et la responsabilité du gouvernement, et élargir la participation démocratique.

Je dis souvent que le Togo est un pays avec un potentiel incroyable. Au cours du Forum de l’AGOA, le Togo accueillera des centaines de fonctionnaires et de chefs d’entreprise des États-Unis et de toute l’Afrique. Je suis convaincu qu’ils vont aussi voir le potentiel de ce pays et de son peuple.